Ce nouveau numéro de la Revue d’Economie Rurale aborde les cas des investissements agrobusiness au Sénégal et de la régulation des marchés fonciers à Madagascar. Présentation de ces deux articles en quelques lignes :
Les effets des investissements d’agrobusiness sur les agriculteurs familiaux. Le cas de la vallée du fleuve Sénégal
Guillaume Soullier, Paule Moustier, Jérémy Bourgoin, Alpha Ba
Des politiques agricoles en Afrique de l’Ouest soutiennent les investissements d’agrobusiness sur des territoires où vivent des agriculteurs familiaux. Les auteurs étudient les effets de ces investissements sur la gouvernance territoriale, ainsi que sur l’accès au foncier, le revenu, la sécurité alimentaire et les pratiques agricoles des petits producteurs. Le cadre conceptuel est celui de la gouvernance des chaînes de valeur et des territoires. Le territoire étudié est la vallée du fleuve Sénégal, où les auteurs ont réalisé des entretiens semi-directifs, deux enquêtes quantitatives et un atelier participatif. Les résultats montrent que le changement de gouvernance territoriale dépend de la prise en compte des institutions coutumières et légales, et que les effets de la coordination verticale sont différents en fonction des types de producteurs familiaux.
Le rôle de la famille dans la régulation des marchés fonciers à Madagascar
Hadrien Di Roberto, Emmanuelle Bouquet
À partir d’une étude de cas approfondie à Madagascar, l’article analyse le rôle de la famille dans le fonctionnement des marchés fonciers. Il met en évidence que la vente d’une parcelle issue d’un héritage ne relève pas d’une décision individuelle. Bien que les droits d’usage soient divisés entre ménages nucléaires, la famille élargie conserve des prérogatives sur le droit de vendre. Elle établit des règles de priorité qui structurent la diffusion des offres en faveur de la famille proche puis élargie. La diffusion contrôlée de l’information sur les offres fournit des opportunités d’achat aux ménages modestes insérés dans les bons réseaux familiaux. Aussi, certaines transactions, qualifiées localement de ventes « vivantes », facilitent le rachat ultérieur des terres cédées en assurant un droit de préemption au vendeur. Ces régulations contribuent à amortir les chocs de décapitalisation dans un contexte où dominent les ventes de détresse.
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