Dans plusieurs régions de Madagascar, l’accès des femmes aux terres est souvent entravé par des barrières sociales qui perpétuent les inégalités entre hommes et femmes. Sur la base d’une étude réalisée dans la région du Boeny, Salohy Rafanomezantsoa, membre du réseau de recherche sur le foncier Think Tany, a voulu approfondir la nature, l’intensité et les sources de ces inégalités qui impactent la vie de millions de femmes malgaches, notamment dans les zones rurales. Il a été soulevé que les pratiques au sein des familles constituent les principaux facteurs favorisant la perpétuation des inégalités malgré des dispositions juridiques favorisant l’égalité des genres en matière d’accès et de sécurisation du foncier.
La famille, principale source des inégalités
Dans la région du Boeny, 46% des femmes possèdent des terres contre 67% des hommes. Cette possession découle de trois modes d’accès, l’héritage, l’achat et la donation. Sur ces trois modes d’accès aux terres, l’héritage fait apparaître le plus grand écart entre les femmes et les hommes. Il y a autant de femmes que d’hommes qui ont accès aux terres par l’achat. Mais il y a bien plus d’hommes qui héritent de terres car les normes sociales leur confèrent et plus de droit sur les terres. La même situation est constatée concernant la donation lorsque celle-ci est initiée par les parents. Quand, de leur vivant, ces derniers partagent leurs terres entre leurs enfants, les hommes se voient dotés de plus, si ce n’est de toutes les terres car les femmes sont supposées se marier et quitter la famille. Mais même mariées, elles subissent d’autres formes d’inégalités, cette fois-ci, vis-à-vis de son mari…
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