« Pensées et politiques d’aménagement du territoire »
La Direction de l’Aménagement du Territoire du Ministère de l’urbanisme, des collectivités territoriales et de l’aménagement des territoires, en collaboration avec le Département de Géographie du Laboratoire de Géomatique et d’Environnement de l’Université Assane Seck de Ziguinchor organisent un colloque sur l’aménagement du territoire qui se tiendra au Sénégal en octobre 2024.
En fonction de l’objectif qui lui est assigné, l’aménagement peut se particulariser par une action spécifique sur un milieu déterminé : aménagement rural, urbain, agricole, industriel, portuaire, touristique, routier, etc. Il désigne, à la fois, l’action d’une collectivité sur son territoire et le résultat de cette action. (Diakhaté, 2011). Défini comme « une action collective et volontaire qui vise, par le moyen d’une transformation de l’organisation spatiale et temporelle de la société, à répondre à des objectifs politiques » (Desjardins, 2021), l’aménagement du territoire n’est donc pas spontané. Il désigne l’activité collective consistant à définir, à exécuter et à évaluer un projet pour un territoire donné. Un tel projet s’appuie sur une vision politique et des savoirs. Dans son acception la plus large selon Santamaria (2016), l’aménagement du territoire est l’action volontaire d’un groupe social pour organiser, voire transformer l’espace dans le but d’engendrer des effets positifs sur la société.
L’aménagement du territoire se décline à différentes échelles, du local à l’international, et s’applique à différents types d’espaces. On distingue souvent l’échelle de l’architecture qui est celle du bâtiment ; l’échelle de l’urbanisme correspondant à l’aménagement urbain qui est celle du quartier ou de la ville ; l’échelle de l’aménagement des territoires, qui est celle de la région, de l’Etat ou d’un ensemble d’Etats. De même, les objectifs qu’il poursuit sont nombreux et englobent l’organisation spatiale, la création d’équipements, le développement économique, l’atténuation des inégalités spatiales, la préservation des patrimoines culturel et naturel, une meilleure maîtrise de la dépense publique, etc. Dans le contexte africain, les défis de l’aménagement du territoire sont multiples et complexes (Sène et al., 2024 ; Igue et al., 2010). Ils sont souvent exacerbés par une combinaison de facteurs, notamment la croissance démographique rapide, l’urbanisation non planifiée, la pauvreté, les conflits politiques, les inégalités socio-économiques, les problèmes environnementaux tels que le changement climatique, la déforestation, la désertification, la salinisation des terres, les faiblesses liées à la gouvernance et aux capacités institutionnelles, etc.
Ces multiples défis soulèvent quelques questions : comment les expliquer malgré les politiques d’aménagement qui ont été mises en place ? Quels postulats sous-tendaient les pratiques d’aménagement des Etats ? Ensuite, face à ces défis et aux nouveaux enjeux de développement, quel rôle doivent jouer les politiques actuelles d’aménagement du territoire ? Comment doit-on renouveler la pensée aménagiste (ses notions, ses méthodes, ses outils, ses imaginaires) ? La question principale de ce présent colloque est de savoir ce qu’on entend, par l’aménagement du territoire en Afrique.