A l’échelle régionale, le pastoralisme, système d’élevage fondé sur la mobilité des hommes
et des troupeaux, est un élément économique important dans les pays d’Afrique
subsaharienne. Il assure environ 50 % du PIB agricole de certains États comme le Tchad, le
Mali ou le Niger. Il joue aussi un rôle essentiel dans l’alimentation en produits animaux des
marchés des villes sahéliennes et des grandes métropoles de la côte du Golfe de Guinée.
Cependant, le pastoralisme se trouve de plus en plus confronté aujourd’hui à diverses formes
de contraintes d’origines multiples et complexes, un contexte agroclimatique particulier mais
également des compétitions pour l’accès aux ressources, tant entre éleveurs qu’avec les
agriculteurs. Ces contraintes croissantes ont été relevées par la Déclaration de N’Djamena
issue du Symposium ministériel régional sur la contribution de l’élevage pastoral à la sécurité
et au développement des espaces saharo-sahéliens adoptée le 29 mai 2013 suivi celle de
Nouakchott sur le pastoralisme le 29 octobre 2013. Les réponses engagées à ce titre ont été
davantage envisagées en termes d’appui à la santé animale et d’équipements en
infrastructures hydrauliques et commerciales qui ont apporté des contributions essentielles au
développement pastoral. Mais ces différents programmes ont peu abordé jusque-là la question
sous-jacente des politiques publiques de gestion du foncier agro-pastoral, alors que celle-ci
est au coeur des transformations du pastoralisme au vu des évolutions des contextes locaux
et régionaux.
La situation du Tchad, pays qui constitue une des plus grandes régions d’élevage pastoral
du continent africain (avec plus de 88 millions de têtes de bétail pour tous systèmes et espèces
confondus), illustre bien ces réalités vécues par les pasteurs. Les potentialités pastorales de
ce pays ont permis le développement d’une grande diversité de systèmes d’élevage. Ils ont
en commun de valoriser de vastes superficies de ressources communes présahariennes,
sahéliennes et soudaniennes (pâturages naturels, terres salées, vaine pâture des espaces
cultivés après les récoltes, eaux de surface, points d’eau aménagés). Cette valorisation des
ressources diverses et complémentaires parfois sous des grandes amplitudes n’est possible
que grâce à l’organisation sociale de la mobilité des troupeaux par les sociétés pastorales
avec des flux transfrontaliers importants suivant la saison.
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