L’augmentation récente des investissements étrangers dans l’acquisition de terres en Afrique exige-t-elle une meilleure compréhension et une plus grande intervention des pouvoirs publics pour ce qui est de son impact sur l’accès à l’eau et les droits des communautés locales ?
Au cours de la dernière décennie, l’augmentation du prix des aliments et du carburant, conjuguée à la pression croissante exercée sur les ressources en eau, a eu pour effet que des nations dépendant traditionnellement des importations pour satisfaire leurs besoins en nourriture se sont mises à acquérir des terres à grande échelle. Selon les estimations mondiales de la Coalition internationale pour l’accès à la terre, 57 millions d’hectares de terres africaines ont été loués à des investisseurs étrangers depuis 2007. Cette tendance, appelée “accaparement des terres”, a suscité un débat animé dans les médias et le milieu universitaire, ainsi que d’importantes recherches sur ses répercussions sur les droits de l’homme. En revanche, la manière dont l’acquisition des terres influe sur l’accès à l’eau de ceux qui vivent à proximité ou en aval n’a guère été étudiée.
Le problème de “l’accaparement des eaux” n’est pas simple. L’eau s’écoule d’un endroit à un autre et sa disponibilité change selon les saisons, l’utilisation humaine ou le changement climatique. En outre, les droits sur l’eau, son accès et ses utilisations sont complexes et variés. Qui détient des droits sur l’eau d’une rivière : les gens qui vivent à proximité ; les agriculteurs qui l’utilisent pour l’irrigation ; ceux qui vivent en amont ou en aval ; ou encore toutes ces différentes personnes ?
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