Le parlement ukrainien a définitivement voté dans la nuit de lundi à mardi une loi autorisant la vente de ses fertiles terres agricoles, notamment à leurs exploitants, une condition clé pour le déblocage d’une aide financière du FMI.
Portant des masques et gants et raison de l’épidémie du coronavirus, 259 députés ont voté en faveur de cette réforme, saluée comme « historique » par la présidence ukrainienne.
Spécificité ukrainienne, les exploitants agricoles ne sont pas propriétaires de leurs terres. Leurs champs sont constitués d’un patchwork de centaines de petits lotissements loués auprès des propriétaires qui les ont reçus en propriété à la chute de l’URSS.
La vente des terres était depuis interdite et la propriété foncière figée et morcelée.
La législation adoptée mardi fixe un cadre strict au marché des terres agricoles pour apaiser les craintes de la population et des agriculteurs.
L’ouverture du marché a été repoussée à juillet 2021 et limitée aux particuliers ukrainiens pour un maximum de 100 hectares chacun. A partir de 2024, les entreprises ukrainiennes pourront acquérir jusqu’à 10.000 hectares. L’ouverture aux étrangers est conditionnée à un référendum.
Autrefois surnommée « grenier à blé de l’Europe », l’Ukraine dispose de 32,5 millions d’hectares de terres arables parmi les plus fertiles au monde, mais la productivité y demeure faible notamment en raison d’un manque d’investissements.
Pour obtenir environ 10 milliards d’aide du FMI, Kiev doit encore adopter une deuxième loi, votée en première lecture la veille, interdisant l’annulation de la nationalisation de la première banque du pays, Privatbank.
Cette nationalisation est contestée par son ex-propriétaire, le sulfureux oligarque Igor Kolomoïsky, considéré comme un proche du président.
« Soit on adopte deux lois d’importance cruciale », soit on risque « la chute économique et même la menace d’un défaut de paiement », a prévenu dimanche M. Zelensky.
Source : lesoir.be via le Land Portal
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