Le pastoralisme au cœur d’un séminaire à Ouarzazate

Du 3 au 5 décembre 2024, Ouarzazate a accueilli un séminaire régional consacré à la place du pastoralisme dans la souveraineté alimentaire du Maroc, dans un contexte de changements climatiques. Organisé par le ministère de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, l’événement visait à favoriser les échanges d’expériences et à définir une feuille de route pour la gestion durable des écosystèmes pastoraux.

Les zones de parcours constituent un pilier de l’économie locale, assurant la subsistance de nombreux éleveurs ovins, caprins et camelins. Mais ces espaces, fragilisés par les effets du changement climatique, voient leur résilience menacée. Le séminaire a donc permis de débattre des enjeux de la gestion des ressources pastorales, de la sécurisation foncière et des stratégies d’aménagement adaptées.

Un partage d’expériences avec des partenaires du Comité

Durant la première journée, le ministère a rappelé les orientations de sa stratégie de développement des espaces pastoraux. Plusieurs experts et partenaires du comité technique « Foncier & Développement », impliqués dans l’initiative Pastoreg coordonnée par l’Iram, ont apporté un éclairage sur les expériences internationales en matière de gestion foncière pastorale. Parmi les présentations notables, figuraient celles consacrées à l’historique du pastoralisme dans la région de l’Office Régional de Mise en Valeur Agricole d’Ouarzazate (ORMVAO), à la gestion du foncier des parcours collectifs en Tunisie et au processus de préparation d’un projet de Code Pastoral, à la trajectoire de la loi pastorale adoptée en France en 1972, ainsi qu’à une approche comparative des trajectoires des politiques de sécurisation du foncier pastoral en Afrique de l’Ouest et au Sahel.

La deuxième journée s’est articulée autour de trois panels de discussion. Le premier a porté sur la loi 113-13 relative à la transhumance et à la gestion des espaces pastoraux. Le second s’est intéressé à la mise en place d’un système de veille et de suivi des ressources pastorales. Enfin, le troisième a exploré les techniques d’amélioration pastorale au service de la souveraineté alimentaire.

Clôturant le séminaire, une visite de terrain a permis aux participants d’observer des initiatives locales en faveur du pastoralisme. Parmi celles-ci, l’expérience de la coopérative d’éleveurs du Jbel Saghro illustre la capacité des communautés à valoriser des écosystèmes arides, notamment par l’élevage de la race ovine Siroua, prisée pour la fabrication de tapis.

Au-delà des discussions techniques, cet événement témoigne de la volonté des autorités marocaines de renforcer le dialogue national sur le pastoralisme et d’assurer la mise en œuvre de la loi 113-13. Il constitue une étape vers la création d’une plateforme de concertation durable entre acteurs institutionnels, chercheurs et représentants du secteur de l’élevage.