Présentation des travaux d’une thèse sur l’orpaillage en Guinée soutenue par le Comité Foncier

Présentation des travaux d’une thèse sur l’orpaillage en Guinée soutenue par le Comité Foncier

le 26/06/2024

Présente dans plus de 80 pays, l’exploitation minière artisanale et à petite échelle (EMAPE ou ASM en anglais pour Artisanal and Small-scale Mining) est une activité économique majeure en plein essor dans les Suds.

En vingt ans, le nombre de travailleurs directement impliqués dans les mines artisanales, en particulier des jeunes ruraux en quête d’activités, a été multiplié par trois pour atteindre près de 45 millions de personnes dans le monde (Banque mondiale, 2020). Des centaines de millions de personnes vivent ainsi directement ou indirectement des revenus des mines artisanales. Dans certains pays, plus de 10% de la population est dépendante de ce secteur économique (Fritz et al., 2018). On assiste depuis une dizaine d’années à un boom aurifère dans la zone sahélienne. Des millions de personnes sont actuellement impliquées dans ces activités d’orpaillage.

En Guinée, la hausse du cours de l’or depuis les années 2000 a favorisé l’intensification des pratiques anciennes d’exploitation des ressources aurifères. Le secteur minier y représente 16% du PIB et 5% de la population active travaille aujourd’hui dans le secteur de l’orpaillage. A partir des années 2010, la mécanisation, l’arrivée des détecteurs de métaux et l’étayage des puits change les techniques, qui évoluent encore avec les outils de concassage. La dernière vague de mécanisation de 2020 fait encore évoluer les techniques avec le traitement au cyanure des déchets miniers.

Le Comité Foncier a soutenu un travail de recherche qui analyse les effets du développement de l’orpaillage et de sa transformation depuis les années 2000 sur l’usage des sols, la gouvernance et l’accès au foncier dans les zones de production aurifère de Guinée. Ces résultats ont été présentés par Robin Petit-Roulet (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, UMR 8586 PRODIG / IRAM) lors de la journée d’études de l’Iram consacrées aux mines qui a eu lieu le 26 juin 2024.

Après des éléments introductifs et méthodologiques, le rapport publié par le Comité (i) décrit le développement et la transformation de l’orpaillage  en Afrique de l’Ouest et principalement en Guinée, (ii) analyse les effets de l’orpaillage sur l’usage des sols, et en particulier la concurrence avec les activités agricoles, (iii) explique les règles qui gouvernent les droits et l’accès au foncier agricole dans les zones minières, (iv) décrit le mode de gouvernance local des ressources minières, (v) approfondit les évolutions des mécanismes de gouvernance et d’accès aux ressources en jeu, dans le contexte de mécanisation de l’orpaillage, (vi) analyse les déterminants économiques des migrations provoquées par les évolutions de l’orpaillage, avant de fournir des conclusions se rapportant aux interactions plurielles entre agriculture et orpaillage.

Il est disponible en ligne sur le Portail « Foncier & développement »