Le Comité technique « Foncier & Développement » a organisé les 26 et 27 mars 2024 un séminaire consacré aux liens entre foncier et conflits violents avec des invités internationaux venant du Niger, du Cameroun et de Côte d’Ivoire.
Les deux journées du séminaire ont été organisées en différents temps :
- un cadrage conceptuel et scientifique promouvant une approche processuelle et continuiste des liens entre foncier et conflits violents ;
- une session dédiée aux impacts des guerres civiles sur les activités agropastorales (Sahel) et à l’utilisation de l’économie du bétail par des groupes armés (Soudan du Sud) ;
- une session consacrée à la présentation d’études de cas permettant d’illustrer différentes configurations de conflits impliquant d’importants déplacements de populations (Cameroun et Côte d’Ivoire) ;
- une table-ronde sur la mise en œuvre de la loi foncière en Côte d’Ivoire et les enjeux liés au déploiement du dispositif de formalisation des droits dans le Nord du pays.
Les échanges ont mis l’accent sur l’importance de bien comprendre les processus et rôle des « entrepreneurs politiques » qui peuvent faire passer dans un sens ou dans l’autre des conflits fonciers locaux en des conflits violents entre groupes d’acteurs. Le foncier n’est en effet souvent pas une cause intrinsèque des conflits, mais plutôt une pièce dans les mécanismes de production de la violence et un lieu dans lequel s’affrontent des visions antagonistes de l’autorité et de la citoyenneté. Il a également été souligné que la guerre entretient des rapports complexes avec les transformations des marchés et que la sortie de guerre reconfigure les modes d’accumulation, pas forcément dans le sens espéré en faveur de plus d’équité et de justice sociale, mais souvent plutôt en renforçant les positions de domination.
Ces analyses, étayées par de nombreuses études de cas (Côte d’Ivoire, Soudan du Sud, Burkina, Cameroun) ont permis de questionner le rôle et les responsabilités des organisations de la société civile, de l’expertise, de la recherche, de l’administration publique et de l’aide au développement pour adopter des approches réflexives, qui permettent de s’adapter en permanence à des contextes complexes et changeants, afin à minima de ne pas nuire, au mieux, aider les acteurs à retisser des liens autour d’enjeux partagés sur les territoires. Une note de synthèse (à paraître) reviendra sur ces différentes questions.
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