Les conclusions du document de politique foncière remis au chef de l’Etat depuis 2 ans ne connaissent aucune suite depuis lors. Un fait qui a fortement indisposé les organisations paysannes et de la Société civile, regroupées autour du Cadre de réflexion et d’action sur le foncier au Sénégal (Crafs). L’Assemblée générale de la structure (11 au 12 décembre) au Lac Rose a été l’occasion pour les membres du Crafs de déplorer la situation.
«La réforme foncière est au point mort depuis le dépôt, le 7 avril 2017, du document de politique foncière auquel le Crafs avait beaucoup contribué. Pendant ce temps, le gouvernement trouve des moyens pour lever les contraintes foncières de ses projets sans attendre la finalisation de la réforme en cours», ont-ils apostrophé dans les documents de présentation. «C’est une réforme participative et inclusive conduite pendant 2 ans avec la commission. D’importantes propositions en termes de vision politique ont été dégagées et depuis lors rien. Il faut que le Président essaie de travailler à la finalisation», a relevé Mariama Sow, directrice exécutive d’Enda Pronat.
Ces acteurs qui se sont investis dans l’élaboration dudit document ont convenu de la nécessité de poursuivre les travaux pour sa finalisation. «On a bien discuté autour de cette réforme, on a bien travaillé, nos résultats sont où ? On a déterminé des politiques foncières. On devait aussi avoir une deuxième position qui devait nous permettre d’aller vers la législation foncière, mais avant de parler de législation il faut que le commandant de bord soit d’accord avec la première présentation», a noté pour sa part Babacar Diop, administrateur du CNCR, plaidant la cause des exploitants familiaux. «On voit une famille disposer d’une petite superficie alors qu’au même moment un seul individu peut disposer d’une superficie beaucoup plus grande. Notre souci c’est de travailler sur les exploitations familiales agricoles. Et si on parle de celles-là, il faut nécessairement parler du foncier et les exploitants sans foncier sont des banquiers sans capital», a-t-il assuré.
Pour Amadou Kanouté de Cicodev Afrique, l’effectivité d’une politique foncière bien définie est un préalable pour la réalisation du Plan Sénégal émergent. «Il n’est pas possible d’avoir un Pse durable et pérenne si le foncier n’est pas stabilisé», a-t-il dit. Il a à ce propos exhorté le Président Macky Sall à dépoussiérer le document en état de veille depuis deux ans.
Source : le Quotidien via le Land Portal
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