CONTEXTE ET OBJECTIFS
Grâce à la consécration d’Elinor Ostrom, depuis plus d’une décennie, les communs occupent le centre d’intérêt de la recherche scientifique. Néanmoins, les communs sont désormais de plus en plus confrontés à un monde complexe et surtout à dominance néolibérale. Il est maintenant établi que l’Afrique, notamment subsaharienne, est à la remorque des grandes institutions financières internationales qui l’enserrent dans un système où sa propre historicité devient hybride. Pourtant, on connait à cette Afrique des modes d’organisation et de régulation qui donnent des réponses adéquates aux gestions des ressources, en tout cas à des échelles micro et/ou à des échelons plus ou moins décentralisés où le regroupement d’individus dans des communautés fait sens.
Au sein des territoires qui composent ce vaste espace géographique du Sahel au Nil, de la Méditerranée aux plaines du Sud, il ressort, sans doute, des pratiques sociales des communautés en adéquation avec leur espace, leur expérience vécue, et leur patrimoine culturel. À travers la toute-puissance du marché et la volonté des Etats à tout encadrer juridiquement, il est, dès lors, utile, de se pencher sur les expériences de gestion des communs localement situés et profondément ancrés pour relever la place du partage et des solidarités et de relever les alternatives crédibles face à un marché néolibéral prédominant.
Moins une recherche de particularisme ou d’une certaine singularité qui enraie l’universalité, il s’agit plutôt d’une perspective culturelle, et non pas culturaliste, qui étudie pour comprendre la profondeur de la culture dans les systèmes de gestion des stocks de ressources et qui définit les contours d’une reprise en main de la gestion des ressources par les communautés à l’heure où l’extractivisme fait légion dans des territoires qui se trouvent, du jour au lendemain, dépossédés de leur substance. Du coup, l’accroissement des inégalités sociales ou le maintien de la paupérisation trouvent un terreau fertile dans les droits d’appropriation modernes (notamment en matière foncière et d’accès à la foresterie) qui concurrencent et supplantent d’ailleurs les normes coutumières.
L’objectif de ce Webinaire est double. Il s’agit d’abord d’un objectif pédagogique qui est de discuter du (re)centrage des communs en Afrique autour des cultures des communautés locales dans les régimes d’historicité déployés au niveau mondial mais à forte résonnance dans les territoires les plus « reculés » ou insoupçonnés. Ensuite, il y a un objectif fonctionnel qui concerne l’animation scientifique de la branche IASC-Afrique. Le principe qui guide cette animation scientifique est l’unité et la diversité du monde pour aller vers plus de connaissances anthropologiques à l’ère de l’anthropocène où l’humain se retrouve marginal du centre qui lui revient de fait. Car, la révolution numérique a de fortes impressions sur les cosmogonies, encore que les rapports homme-milieu, nature et culture, société et environnement, conservent leur part de mystère dans un monde où l’habiter devient de plus en plus problématique voire chaotique tant la prédation et le repli sur soi gouvernent les ensembles régionaux et nationaux. Ainsi en est-il une perspective vers un deuxième Webinaire qui ambitionne de questionner la prégnance du « colonialisme vert » ?
THEMES DE DISCUSSION
TD 1 : Normes coutumières, formalisme juridique et droit de propriété sur les communs
TD 2 : Gouvernance partagée des communs et identité culturelle africaine
TD3 : Conflits d’usages autour des espaces-ressources
TD 4 : Gestion des communs et enjeux du développement durable pour l’Afrique
LE WEBINAIRE DANS LES SEQUENCES A VENIR DE L’IASC-AFRIQUE
L’année 2023 verra se tenir à Nairobi au Kenya la conférence biennale de l’IASC. Dans cette perspective, la branche Afrique de l’IASC prévoit d’organiser en 2022 une conférence régionale hybride soit à Nairobi ou à Dakar sur la pression sur les communs dans le contexte de conflits au Sahel et dans la Corne de l’Afrique.
Le webinaire, objet du présent document de cadrage, se présente donc comme des occasions perlées d’échanges préparatoires dans le cheminement vers la conférence IASC-Nairobi 2023. Les communications feront l’objet de publication à la fin du processus.
MODALITES DE SOUMISSION
Les propositions de communication peuvent être soumises en anglais ou en français. Elles doivent être envoyées au plus tard le 31 janvier 2022 aux adresses suivantes : serigne-momar.sarr@univ-zig.sn, rim_jemli@yahoo.fr et n.ahodoounsou@yahoo.fr
Elles indiqueront les coordonnées de l’auteur.e (prénoms et nom, grade, discipline, institution de rattachement, adresse(s) mail), le thème choisi, le titre de la communication, un résumé (précisant le contexte, la problématique (dont l’objet), la méthodologie, les résultats attendus, 3-5 mots clés) de 500 mots maximum.
Une notice bio(blio)graphique, de 150 mots maximum, est également souhaitée.
Pour toute information supplémentaire, bien vouloir écrire au point focal IASC-Afrique: koffi.alinon@cirad.fr
CALENDRIER
– Lancement de l’appel inter à propositions : 20 décembre 2021
– Date limite de soumission des propositions de communication : 20 février 2022
– Notification d’acceptation : 28 février 2022
– Tenue du Webinaire initial : 31 mars 2022
COMITE SCIENTIFIQUE ET D’ORGANISATION
Le comité est composé des membres IASC-Afrique sous la direction de Koffi Alinon et Everisto Mapedza.
Le comité envisage, au terme de ce Webinaire, de faire une synthèse des travaux afin de les diffuser et de marquer le début d’une activité régulière et soutenue.
Lien du webinaire : https://us02web.zoom.us/j/3395608884?pwd=ejJQVWdFRUhuK2dVeWFKbG1NTTVnZz09
Vous pouvez rejoindre sur Zoom via ce Lien ou encore via l’Identifiant de la réunion figurant sur le programme et sur l’invitation.
Le programme est disponible à droite de cet article dans la rubrique « voir aussi »
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