Cette étude porte sur le foncier et l’accès aux ressources pastorales en Albanie. Le pastoralisme occupe une place centrale dans les montagnes méditerranéennes et tout particulièrement dans ce pays montagneux où le secteur agricole (essentiellement de le polyculture-élevage) représente 23 % du PIB et emploie près de 40 % des actifs (Marku 2018). Réunissant des élevages bovins, ovins et caprins, ces activités pastorales sont présentes sur l’intégralité du territoire albanais et assurent l’autosuffisance du pays en viande rouge et en produits laitiers (Ibid.). Malgré cette importance, les activités pastorales sont souvent peu considérées dans les politiques publiques et de développement rural en Albanie – comme dans le reste du pourtour méditerranéen. Ces activités jouent aussi un rôle primordial dans la réponse que l’on peut apporter, à une échelle plus globale, aux enjeux environnementaux contemporains majeurs : le changement climatique et l’érosion de la biodiversité.
Afin d’interroger pleinement les régimes fonciers, l’étude s’est appuyée sur le cadre théorique des communs dans le contexte du développement et de l’action environnementale, et sur (i) une méthodologie inductive donnant une place importante au travail de terrain. Elle a pour objectifs de (ii) définir et d’analyser les processus d’accès et de gestion des ressources pastorales en comparant trois territoires ruraux albanais et (iii) met en lumière le déclin des activités pastorales en Albanie, alors qu’elles fournissent de nombreuses externalités positives en proposant plusieurs pistes d’actions pour les favoriser. |