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Dans le Sud du Bénin, le lotissement, une des formes d’aménagement les plus utilisées actuellement, se multiplie jusqu’à atteindre de plus en plus les zones rurales. A cet effet, il impacte sur les activités agricoles et exerce une influence considérable sur le changement de la dynamique d’occupation du sol au détriment notamment des usages agricoles et de leur fonction de ressources alimentaires et paysagères.
Ce rapport de recherche pose comme objectif principal de mettre en évidence l’influence des opérations d’aménagement urbain sur les activités agricoles. L’étude porte sur les communes périurbaines d’Adjarra et d’Avrankou, communes périphériques de la ville de Porto-Novo, qui avaient été des greniers d’approvisionnement en produits vivriers de cette ville.
L’étude mobilise une approche méthodologique basée sur des enquêtes qualitatives et quantitatives, l’observation directe et des entretiens semi-directifs en vue de comprendre les jeux d’acteurs, leurs perceptions et les enjeux en cours autour de l’évolution du phénomène urbain dans les zones rurales. Elle fait également recours à une analyse diachronique des images satellitaires entre 1994 à 2020 en vue d’apprécier l’évolution dans le temps et dans l’espace des occupations de sol dans les deux zones d’étude.
Les résultats montrent que suite à plusieurs opérations de lotissement, on note une importante régression des surfaces agricoles au profit des agglomérations urbaines : ainsi pour les communes d’Adjarra et d’Avrankou, les pertes sont respectivement de 28% et de 14% entre 1994 et 2020. D’autres facteurs entrent également en jeu, dont la baisse de la fertilité du sol du fait de la diminution de la pluviométrie, mais aussi la perte du caractère sacré de la terre suite aux pressions foncières proches d’une grande ville comme Porto-Novo. Les terres destinées aux activités agricoles sont gelées, morcelées et transformées pour servir à la construction des habitations ou à des équipements publics. Elles ont été morcelées en de petites parcelles et vendues à de nombreux propriétaires, conduisant parfois à des inégalités foncières. Par ailleurs, non seulement les opérations de lotissement se multiplient à un rythme exponentiel, mais un certain nombre de ces espaces lotis sont laissés en attente, et ne servent pas toujours aux activités urbaines qui sont généralement formées d’habitations, d’activités commerciales et industrielles.
Le rapport est organisé en six chapitres : (i) présentation générale du terrain d’étude, (ii) dynamique d’occupation du sol dans les communes d’Adjarra et d’Avrankou, (iii) situation des activités agricoles dans la région d’étude, (iv) conversion des usages du sol dans les deux communes, (v) une étude de cas des lotissements en zones agricoles, notamment dans la commune d’Adjarra, et enfin (vi) des recommandations tant à l’endroit de l’Etat et des collectivités locales, qu’à l’endroit des scientifiques et partenaires au développement.
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