Avis de parution : Communs en conflit au Mexique : reconfiguration des ressources de l'espace rural et de leur gouvernance dans un contexte néolibéral
 
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En 1992, une politique de formalisation des droits et de libéralisation du foncier annonçait un bouleversement dans la structure agraire du Mexique. Cette réforme autorisait, sous certaines conditions, la parcellisation et la privatisation des ejidos, un régime de propriété collective inscrit dans la Constitution de 1917. Elle visait notamment à dynamiser le marché foncier et stimuler les investissements dans un contexte d’ouverture commerciale et de « désagrarisation » des campagnes. Depuis, les recompositions des espaces ruraux et l’évolution des modalités d’appropriation des ressources ne se sont pas faites sans heurts au sein des ejidos, notamment en ce qui concerne des communs. Pourtant, les conflits ejidaux ne sont pas propres à l’ère néolibérale. À la fin du xxe siècle, la conflictualité a précisément été l’une des justifications de la politique de formalisation des droits fonciers, en autorisant des pratiques qui s’opéraient jusqu’alors en dehors du cadre légal.

Ce rapport examine l’enchevêtrement entre la recomposition des espaces ruraux au regard de l’évolution de leurs ressources, la transformation des communs ejidaux et l’explosion de conflits fonciers au Mexique, à différentes périodes. Il analyse deux cas d’étude (San Lorenzo Albarradas au Oaxaca et Chocholá au Yucatán), en apparence très différents, pour documenter les processus de redéfinition conflictuelle des communs, en tenant compte de leur diversité et de leur temporalité propre.