Les 4 et 5 septembre, le Cadre de Concertation des Acteurs de la Société Civile pour la Gouvernance Foncière (CCAF), soutenu par le Comité technique « Foncier & Développement », a réuni à Cotonou les principaux acteurs du secteur dans le cadre d’une concertation nationale. Objectif : évaluer les acquis et proposer de nouvelles orientations stratégiques en amont du forum « Nouakchott +10 », prévu en novembre 2024. Ce forum de haut-niveau « Nouakchott +10 », prévu en novembre 2024 vise à dresser de nouvelles perspectives pour le secteur, 10 ans après la déclaration de Nouakchott, en tenant compte des nouveaux défis et dynamiques à l’œuvre dans les pays sahéliens et dans les pays côtiers.
Un bilan contrasté des deux dernières décennies
Le secteur pastoral béninois a connu, au cours des vingt dernières années, des transformations majeures. Des programmes d’amélioration des infrastructures, de renforcement de l’accès aux services vétérinaires, de gestion durable des ressources naturelles et de formation des éleveurs ont été mis en œuvre. L’introduction progressive de nouvelles technologies a également permis d’améliorer la productivité des systèmes d’élevage dans certaines régions. Pour autant, les défis demeurent nombreux : augmentation des conflits liés aux ressources naturelles, pression foncière croissante, insuffisance de mécanismes de concertation intercommunautaire et fragilisation de la cohésion sociale.
Une concertation nationale pour produire un diagnostic partagé
Face à ces défis, la rencontre organisée par le CCAF a rassemblé une quarantaine de participants issus d’organisations de pasteurs et d’agro-pasteurs, dont l’Association Nationale des Organisations Professionnelles d’Éleveurs de Ruminants (ANOPER) et l’Association pour la Promotion de l’Élevage au Sahel et en Savane (APESS). Étaient également présents des représentants du réseau des planteurs (PNOPPA, FENAFAB), des collectivités locales, des organisations intercommunales, ainsi que des chercheurs des universités d’Abomey-Calavi et de Parakou.
L’objectif principal était de croiser les expériences et les perspectives afin d’élaborer des propositions politiques en vue de renforcer le dialogue national et d’alimenter les discussions du forum régional de haut niveau. Trois objectifs prioritaires ont structuré les échanges :
- Dresser un bilan critique des interventions passées, en mettant en lumière les réussites, les difficultés rencontrées et les ajustements nécessaires pour améliorer l’efficacité des politiques publiques ;
- Définir des orientations politiques pour préserver la coexistence des différents systèmes d’élevage, qu’il s’agisse des systèmes pastoraux fondés sur la mobilité du bétail, des systèmes agropastoraux intégrés ou des élevages intensifs en zones périurbaines ;
- Identifier des mécanismes de suivi et de veille des politiques publiques afin d’assurer un suivi rigoureux des engagements pris à l’échelle nationale et régionale dans le cadre de « Nouakchott +10 ».
Préserver la coexistence des différents systèmes d’élevage
La coexistence entre les différents systèmes d’élevage a été au cœur des discussions. Les participants ont insisté sur la nécessité de politiques publiques équilibrées, capables de soutenir une certaine mobilité pastorale tout en promouvant un meilleur accès des éleveurs au foncier pour leur permettre d’anticiper les évolutions à venir. Les discussions ont permis de dégager des pistes d’actions concrètes pour accompagner le développement des systèmes d’élevage, renforcer la concertation entre acteurs sur les territoires et contribuer au développement économique national.
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