Depuis 2012, le Sahel ouest-africain a été aspiré dans un tourbillon de violence sans cesse croissante, attisé par des groupes djihadistes et des ressentiments de longue date au sein des populations rurales. Le coût en pertes de vies humaines, en nombre de personnes déplacées et en opérations militaires est énorme. Les médias, les milieux politiques et académiques dénoncent de plus en plus le « conflit entre agriculteurs et éleveurs » mais, en réalité, ni l’histoire récente ni les enquêtes sur la violence armée ne corroborent une telle simplification. Le pastoralisme est jugé comme perturbateur et rétrograde, livrant une bataille perdue d’avance la conquête de ressources trop rares. Pourtant, en vérité, c’est une méthode sous-estimée d’adaptation à la variabilité qui peut rendre les moyens d’existence et les paysages plus résilients face au climat. Il est essentiel de comprendre les racines, la dynamique et la signification du conflit, de prévoir un espace pour comprendre et négocier, et de soutenir les moyens d’existence et les débouchés économiques afin de dégager des trajectoires vers la paix pour l’ensemble de la région. Pour la grande majorité de la population, ces étapes contribueraient grandement à restaurer la légitimité de l’État.
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