Dans cette communication présentée par P. Levang et N. Buyse lors du colloque « Les frontières de la question foncière : Enchâssement social des droits et politiques publiques », les auteurs traitent de la mobilisation stratégique de la coutume par les acteurs locaux en Indonésie. Le pouvoir central indonésien ne reconnaît de droits fonciers aux populations locales que sur les terres effectivement cultivées (rizières et plantations). Forêts primaires et recrûs forestiers sont considérés comme propriété de l’Etat. Jusqu’à la chute du régime Suharto, en 1998, les populations forestières de l’archipel ont assisté au pillage de leurs forêts sans la moindre contrepartie. Avec la mise en oeuvre de l’autonomie régionale à partir de 1999, elles demandent le respect de leurs droits coutumiers. A Kalimantan Est, ce retour à la coutume s’avère plus compliqué que prévu. D’une part, les groupes indigènes ont toujours fait preuve d’une forte mobilité spatiale, d’autre part la province a accueilli par le passé des migrants en nombre largement supérieur aux autochtones. Aujourd’hui, les populations locales mobilisent l’histoire et l’archéologie dans le but de prouver leur antériorité dans l’occupation du territoire et s’approprier le contrôle de ses ressources naturelles.
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