La République du Congo et le Gabon combinent des caractéristiques économiques, rurales et agraires communes : un faible peuplement rural, un déclin du secteur agricole, un exode rural qui s’accentue, un accès à la rente pétrolière depuis le milieu des années 1970 et une économie dirigée. Ces différents éléments ont déstructuré leur agriculture paysanne systématiquement délaissée par les politiques agricoles et foncières au profit des investissements privés.
Ces choix de politiques publiques sont intimement liés à leur mode de financement par des institutions internationales conditionnant leur prêt au respect de certaines normes, en particulier celle du développement des investissements privés étrangers à grande échelle pour assurer la sécurité alimentaire. Pour encourager la venue de ce type d’investisseurs, les pays doivent mettre en place un environnement propice : politiques incitatives d’exonérations fiscales et de loyers faibles, ainsi que des outils de « sécurisation » des investissements tels que les titres fonciers.
Dans ce contexte, l’objectif de cette recherche est de comparer les réformes agro-foncières mises en place par la République du Congo et le Gabon depuis les années 2000 et les dynamiques des systèmes agraires à visée d’autosuffisance alimentaire, leur territorialisation et leurs impacts sur les acteurs et territoires concernés depuis une décennie.
La première partie du rapport montre comment les caractéristiques similaires des deux États, à la fois économiques, mais aussi celles des territoires ruraux, ont justifié des politiques agricoles en conformité avec les recommandations internationales prévoyant l’attraction d’investisseurs étrangers. La seconde partie revient ensuite sur des cas d’études d’investisseurs étrangers dans chacun des deux pays. Enfin, la dernière partie aborde la résilience de l’agriculture familiale, longtemps délaissée par les politiques agricoles, avec à la fois des cas d’initiatives périurbaines et des investissements d’élites.
Rejoignez-nous sur
LinkedIn X Facebook