Une intervention de réhabilitation durable des terres ne peut reposer seulement sur des objectifs quantitatifs, définis en termes d’hectares réhabilités ou d’arbres plantés. Elle doit en priorité donner aux acteurs locaux, individuels et collectifs, au sein d’arènes bien identifiées, les moyens de définir et mettre en œuvre les actions qu’ils jugent utiles et pertinentes, dans des contextes écologiques et sociaux évolutifs et toujours particuliers. Une telle perspective donne une place centrale aux processus de négociation et d’ajustement des moyens et des objectifs.
Les « indicateurs quantitatifs » de l’état de terres ne sont que des éléments du diagnostic. La pertinence et l’efficacité d’une intervention de réhabilitation des terres dégradées reposent d’abord sur la volonté des acteurs locaux à agir et sur leur capacité à s’organiser à cette fin.
L’enjeu est de susciter et d’accompagner des dynamiques à travers lesquelles les incitations institutionnelles (par la sécurisation de l’accès aux terres) et financières, d’une part, l’accès à du matériel et des techniques, d’autre part, permettent aux acteurs locaux de modifier leurs pratiques et de mieux gérer la tension entre intérêts économiques à court terme et préservation des écosystèmes.
Il faut pour cela avoir une connaissance précise des usagers des terres, de leurs contraintes et intérêts, ainsi que des mécanismes de la gouvernance foncière. Cela suppose d’être attentif aux inégalités d’accès aux ressources et de capacités financières, aux effets différentiels des interventions (notamment du point de vue de l’exclusion de certains acteurs locaux) et aux conflits qu’elles peuvent susciter ou renforcer.
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