À l’approche du forum de haut niveau « Nouakchott +10 », une concertation nationale de la société civile pastorale et agropastorale s’est tenue les 12 et 13 septembre à Dakar. Organisé par le Cadre de Réflexion et d’Action sur le Foncier au Sénégal (CRAFS), avec l’appui du Comité technique « Foncier & Développement », cet événement a réuni les principales parties prenantes du secteur : organisations d’éleveurs, ONG, chercheurs, et partenaires techniques et financiers.
Enrichir le dialogue politique national et préparer la rencontre régionale de la société civile
Cette rencontre s’inscrivait dans le cadre d’un processus préparatoire au forum « Nouackhott+10 » , et notamment de la prochaine rencontre régionale de la société civile prévue en octobre 2024 à Abidjan en Côte d’Ivoire. L’ambition affichée était de faire remonter au niveau national et régional les préoccupations et recommandations des acteurs du pastoralisme, secteur clé pour l’économie et la sécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest.
Trois sessions pour baliser l’avenir du pastoralisme
Présidée par Djibril Diop, directeur de cabinet du Secrétaire d’Etat chargé des Coopératives et de l’Encadrement Paysan, la cérémonie d’ouverture a marqué le coup d’envoi de trois sessions de travail axées sur des enjeux stratégiques :
- La première session a été consacrée à (i) la présentation de la stratégie régionale pour une gestion inclusive des systèmes pastoraux et agropastoraux en Afrique de l’Ouest et au Sahel, élaborée sous l’égide de la CEDEAO ; (ii) l’analyse du bilan des interventions menées pour concrétiser la Déclaration de Nouakchott ; et (iii) la présentation des éléments de réflexion prospective ;
- La deuxième session a été dédiée à des travaux de groupes qui ont été focalisés sur deux thématiques : (i) la formulation de propositions et de recommandations à présenter lors de la rencontre régionale des organisations de la société civile pastorale et agropastorale ; et (ii) la définition d’une démarche et de leviers d’action permettant d’assurer efficacement le suivi des politiques publiques nationales dédiées à l’élevage et des engagements souscrits dans le cadre du processus de Nouakchott + 10 ;
- La troisième session a été consacrée à la discussion et à l’adoption du relevé des conclusions et recommandations.
Des préoccupations majeures au cœur des discussions
Plusieurs préoccupations ont été mises en lumière au cours des échanges :
- Le lancement d’une alerte pour attirer l’attention des autorités nationales et des agences de coopération sur les résultats mitigés de la campagne agropastorale 2024/2025 qui risquent d’entraîner une période de soudure pastorale précoce, longue et difficile ;
- La nécessité de réformer la Journée Nationale de l’Élevage pour en faire une véritable plateforme de plaidoyer et de suivi des politiques publiques ;
- L’escalade des conflits liés à l’accès aux ressources naturelles et l’intensification des vols de bétail, appelant des mesures urgentes et concertées des pouvoirs publics ;
- L’inclusion des éleveurs dans le Registre National Unique (RNU) afin de renforcer leur accès aux dispositifs de protection sociale, un enjeu central pour améliorer leur résilience face aux chocs climatiques et économiques.
Un appel à renforcer la représentativité des organisations d’éleveurs
Les participants ont également souligné l’importance pour les organisations d’éleveurs de se positionner comme des interlocuteurs crédibles et incontournables des décideurs politiques. Cela passe, selon eux, par : (i) l’amélioration de la gouvernance interne des organisations; (ii) la mise en place de stratégies d’alliances avec d’autres acteurs de la société civile et (iii) le renforcement de leur capacité de mobilisation sociale, essentiel pour peser davantage dans les débats nationaux et régionaux.
Une mobilisation en perspective du forum « Nouakchott +10 »
La concertation nationale de Dakar a marqué une étape clé dans la préparation du forum « Nouakchott +10 », qui sera l’occasion de dresser un bilan des engagements pris il y a dix ans et de définir une feuille de route pour les années à venir. À l’heure où le pastoralisme fait face à des défis croissants, les organisations sénégalaises entendent faire entendre leur voix pour peser dans les discussions et contribuer à la définition de politiques publiques adaptées à leurs réalités.
Voir la note de contribution des organisations de la société civile du Sénégal au forum « Nouakchott+10 »
Voir une intervention de Mariam Sow lors de la cérémonie d’ouverture
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