Cette note restitue les points saillants des présentations et débats de la journée dédiée aux défis et enjeux de la gestion du foncier en milieu irrigué, co-organisée le 23 novembre 2022 à Montpellier, par le Comité scientifique et technique sur l’eau agricole (COSTEA) et le Comité technique « Foncier & Développement» (CTFD), dans le cadre du séminaire final du projet COSTEA 2 qui a réuni des acteurs français et internationaux de l’irrigation des trois principales zones d’actions du COSTEA (Afrique de l’Ouest, l’Asie du Sud-Est et le Maghreb/Méditerranée).
Après une introduction rappelant l’importance accordée par l’AFD à la question du foncier dans la gestion durable des systèmes irrigués et la gouvernance apaisée des territoires, et le rôle crucial joué par les deux réseaux (COSTEA et CTFD) dans la construction de référence et de cadres d’analyse partagée en la matière, la journée a démarré par un rappel des éléments de cadrage de trois études conduites sur chacune des géographies, avant que leurs porteurs respectifs n’en partagent les grands enseignements et messages clefs avec la salle. Les participants se sont ensuite répartis en trois sessions géographiques pour approfondir les enseignements tirés de chaque étude, grâce aux précieux éclairages et apports d’experts et membres des deux réseaux, spécialistes des questions foncières dans ces contextes.
Les débats se sont poursuivis l’après-midi autour de questions transversales faisant écho aux réalités rencontrées dans les différents contextes : la première session s’intéressait aux enjeux soulevés par les différents modes d’accès au foncier irrigué (propriété, location, contract-farming/agrégation, métayage, concession, etc.) et aux questions que ces modes soulèvent en termes de durabilité des systèmes aménagés et d’équité dans leur accès. La deuxième session posait la question des communs, de la multiplicité des usages (pêche, élevage, agriculture, etc.) et de leur cohabitation, et de l’enjeu de (re)penser l’irrigation dans une approche multifonctionnelle des territoires. La troisième et dernière session traitait des transformations agraires alimentées par le développement de l’irrigation (accélération des transactions et mutations foncières), des différenciations de plus en plus importantes qu’elles opèrent entre les agriculteurs (endettement, capitalisation, etc.), et de la manière de penser des politiques et projets conciliant davantage différents modèles de développement.
Enfin, la journée s’est conclue par une session en plénière durant laquelle quatre personnalités institutionnelles ont tour à tour particulièrement insisté sur le rôle de régulation et d’accompagnement à jouer par les États dans les processus d’aménagement; la multifonctionnalité des territoires, la place des systèmes irrigués dans les systèmes agricoles, et l’enjeu de travailler à partir de démarches intégrées où les différents usages et modèles ont leur place; ou encore, la pression qui s’exerce aujourd’hui sur les ressources naturelles dans la course pour l’efficacité et la performance, ainsi que la nécessité de sortir d’une vision « extractiviste » pour aller vers une gestion plus durable et équitable.
La note est également disponible en version anglaise Ici
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